samedi 12 septembre 2015

Tout Savoir sur "LIFE" le nouveau film de Robert Pattinson.


Interview accordé à l'express.

Robert Pattinson profite de quelques jours de repos dans son appartement londonien avant de partir tourner The Lost City of Z, sous la direction de James Gray, à Belfast d'abord, puis en Amérique du Sud. Dès les premières questions, on sent que le comédien n'est pas à l'aise avec les interviews. Le téléphone rend l'échange encore plus froid. Mais, progressivement, en cette chaude journée d'été, la glace finit par rompre. On découvre, derrière le jeune homme réservé, un acteur drôle et très cinéphile.

Avant de tourner Life, qui était Anton Corbijn pour vous? Le photographe des musiciens ou le réalisateur d'Un homme très recherché ?
C'est impossible de ne pas connaître les photos d'Anton Corbijn. Mais je suis d'abord un grand fan de Control [premier film d'Anton Corbijn sur la vie de Ian Curtis, le leader de Joy Division, NDLR]. Je l'ai vu plusieurs fois. Je voulais vraiment travailler avec lui.

Est-ce donc le metteur en scène qui vous pousse à accepter un projet?
Un film est toujours un pari. Quand on signe, on ne sait jamais si le résultat va être bon ou mauvais. J'aime avoir des "garanties". En tournant avec des metteurs en scène que j'admire, les risques sont limités. Je rêve, depuis des années, de tourner avec James Gray, par exemple. Two Lovers est, pour moi, un chef-d’œuvre: les acteurs sont parfaits, l'architecture du récit très subtile. Très peu de réalisateurs sont capables de tourner ce genre de film. James Gray fait un cinéma très singulier qui possède un souffle classique.
On a eu trois projets ensemble. Il y a trois ans, je le lui avais déjà dit oui pour The Lost City of Z, l'histoire fascinante d'un explorateur disparu en Amazonie. Le script n'a pas arrêté d'évoluer. Au départ, Brad Pitt [producteur du film, NDLR] devait interpréter le rôle que tient finalement Charlie Hunnam. Mais je n'aurai jamais lâché. J'étais prêt à attendre encore.

D'où vous vient cette cinéphilie?
Mon premier choc de spectateur, à 15 ans, a été À bout de souffle, de Godard. En sortant du cinéma, je voulais être Belmondo alors même que je ne désirais pas encore être acteur. Le style du film était tellement nouveau... Après, j'ai découvert Milos Forman, Bob Rafelson. Et, un peu plus tard, j'ai tremblé devant Scanners, de David Cronenberg.

Suite de l'article Clic ci-dessous : 


La liste des réalisateurs avec lesquels vous tournez est très impressionnante: Werner Herzog, David Cronenberg, James Gray, Harmony Korine l'année prochaine. Ne voulez-vous faire une carrière que dans les films d'auteurs?
Les rôles les plus passionnants se trouvent dans le cinéma indépendant. Il est impossible qu'un film de studio propose un rôle un peu subversif parce qu'il est conçu pour être du divertissement grand public. Je ne veux pas prendre une pose d'artiste, mais je ne suis pas intéressé par un film si c'est juste pour y jouer. Je veux des rôles qui me mettent en danger à chaque fois.



En danger: dans quel sens?
Je ne sais pas. Je fais ce métier depuis onze ans et je commence à savoir ce que j'aime et ce que je peux jouer. En fait, je cherche des personnages un peu complexes. J'aime l'idée d'approcher un rôle en n'ayant aucune idée de la manière de l'interpréter. L'idée de l'expérience au sens scientifique du terme me séduit. Pas l'expérience au sens de compétence.

Êtes-vous en train de vous orienter vers ce genre de carrière en réaction à la saga Twilight?
J'ai débuté avec des rôles bizarres, même avant de tourner Twilight. C'était des petits films. Et même Twilight, si on n'y réfléchit bien, ce n'est pas très conventionnel. En fait, je ne sais pas comment être convaincant dans le rôle d'une personne dite normale.

Avez-vous refusé beaucoup de franchises?
Impossible de répondre. Mon agent sait ce qui m'intéresse et il fait le tri, j'imagine. Pour me vanner, il me dit: "Et si un studio arrive avec un héros qui a une jambe de bois ou un truc très rebutant, est-ce que tu accepterais?" Je ne fais que suivre mes rêves: travailler avec les réalisateurs que j'admire. Rassurez-vous, la liste n'est pas longue, j'arrive bientôt à la fin. J'ai quatorze cinéastes de chevet et j'ai déjà tourné avec six d'entre eux. Mais j'ai la chance de découvrir de nouveaux cinéastes, comme Josh et Ben Safdie avec qui je vais tourner une comédie noire, Good Time, dans laquelle je serai quasiment le seul acteur professionnel.

Qu'en est-il du projet que vous aviez avec Olivier Assayas, Idol's Eye?
L'automne dernier, je suis allé à Toronto pour le film et la vieille du premier jour de tournage, tout s'arrêtait. C'est arrivé trois fois de suite. Horrible. Je ne sais pas où ça en est.

Pourquoi avez-vous voulu que Romain Gavras vous dirige dans la pub Dior?
J'ai flashé sur son film, Notre jour viendra. Et sur "Stress", son clip pour Justice. J'aime l'énergie frénétique qui s'en dégage. Je sais que la vidéo [qui montre des gamins de banlieue agressifs en train de tout casser, NDLR] a été considérée comme subversive. Romain m'a dit que le jour où son clip est sorti, l'extrême gauche le taxait de fasciste et l'extrême droite d'anarchiste.


Difficile de faire le lien avec une marque de luxe...
J'étais un peu angoissé à l'idée de tourner une pub. Je n'aimais pas trop l'idée de me retrouver dans une position où j'aurais eu l'air de dire "Regardez-moi, regardez-moi.". Avec Romain Gavras, je sentais que le film serait plus viscéral et moins esthétique. Bien sûr, ça reste une pub. Je suis ravi que l'on ait ajouté une fille, Camille Rowe Pourcheresse. Elle attire toute l'attention.

Vous devez détester être photographié. C'est un peu paradoxal d'avoir accepté le rôle d'un photographe...
Pour moi, Life n'est pas un film sur la photographie. Ce qui m'a vraiment attiré, c'est le parcours d'un homme qui veut devenir un artiste. Dennis Stock voit James Dean comme un sujet qui va lui ouvrir les portes d'une carrière artistique. Tandis que James Dean pense que c'est lui l'artiste et que les photos de Dennis ne seront célèbres que parce qu'il en est la vedette. J'adore ce paradoxe. Dennis Stock était d'ailleurs assez amer que la seule chose qu'on retienne de sa carrière soit ses photos de James Dean. Il disait avoir photographié de très beaux paysages et une série sur le jazz. Il détestait ce pourquoi il était le plus célèbre. Je trouve ça très intéressant. Il arrive parfois la même chose dans les carrières d'acteur.

Dennis Stock est un personnage peu aimable. Cela ne vous ennuie-t-il pas de renvoyer cette image antipathique?
Non, c'est ce qui rend le rôle passionnant. Après avoir refermé le scénario, j'ai imaginé la démarche de Stock. Je pouvais presque sentir sa maladresse, sa frustration, son manque de confiance en lui. J'ai compris cet homme qui a été père à l'âge de 20 ans sans savoir comment l'être. Il ne s'aimait pas assez pour aimer son enfant.

Comment avez-vous abordé le rôle?
Anton Corbijn m'a confié un Leica. Je me suis baladé avec pendant quatre mois. J'espérais être un photographe né, mais aucun miracle ne s'est produit. Mes photos n'étaient pas formidables. Néanmoins, ces quatre mois m'ont fait comprendre la position du photographe. On se sent à l'aise partout, comme si on avait une bonne excuse d'être là. Tenir un appareil dans les mains s'apparente à une forme de pouvoir.
C'était particulièrement vrai dans les années 1950 car seuls les professionnels pouvaient se balader avec un appareil photo. Ceux pour amateurs venaient juste d'être inventés et peu de gens pouvaient se les payer. Il y a la solitude aussi - thème cher à Anton Corbijn - car la photographie est l'un des seuls arts où on doit cacher son visage. Dennis avait envie d'être une star lui aussi mais il ne pouvait parvenir à briser la vitre derrière laquelle il s'était réfugié. Cette séparation est encore plus forte quand vous photographiez des gens célèbres.


Le tournage de Life vous a-t-il changé?
Oui, car j'essaye de trouver des rôles qui me permettent de mieux comprendre qui je suis et de m'améliorer. Pour moi, Life est une histoire sur la confiance en soi. J'ai, depuis, accepté des rôles que je n'aurais jamais osé assumer avant. Des films assez extrêmes, comme celui des frères Safdie. Et le prochain Claire Denis, dont je suis fan depuis que j'ai découvert White Material. Ce sera son premier film en langue anglaise, et son premier film de science-fiction!

Life questionne le mythe de l'éternelle jeunesse. Comment envisagez-vous la trentaine, vous qui avez 29 ans?
Je trouve que les rôles d'hommes sont plus attrayants en vieillissant. Donc je n'ai pas peur de changer. Au contraire. Quand on a la vingtaine, c'est très dur de trouver des bons personnages. Ado, j'adorais la façon de bouger de James Dean. Il avait une élégance incroyable. Si on regarde de près ses interprétations, il fait beaucoup de mouvements qui ont l'air d'être des pas de danse.

Quel rapport entretenez-vous avec votre corps?
J'ai toujours été assez mal à l'aise avec lui. Je commence à peine à me sentir bien. Mais suivre un cours de danse comme l'a fait James Dean, c'est mon image de l'enfer! Je ne suis pas très musculation non plus. Je crois qu'il faut que je m'y mette.

Ressentez-vous une pression du milieu pour rester jeune et beau?
Dès que j'en aurai besoin, je foncerai chez le chirurgien et je ferai remplacer tout ce qui peut l'être! Il paraît qu'il existe des super-muscles en silicone...

La carrière de Leonardo DiCaprio, auquel on vous compare souvent, est-elle un modèle pour vous?
Oui, il a une carrière incroyable... J'adorerais retravailler avec David Michôd, qui m'a dirigé dans The Rover, comme Leo travaille avec Scorsese. La vérité, c'est que je ne sais pas vraiment où je veux aller. Et je ne sais pas ce dont je suis capable. Je fais confiance au destin.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

blogs sur Robert Pattinson

Pages vues les 7 derniers jours